mardi 30 novembre 2010

< 3 < 3

Il y a quelques jours, Biinett' ChOoupinet' m'a envoyé une friend request sur le réseau social en bleu. 

Au début, j'ai failli ne pas accepter. Une fois, j'ai accepté une request venant d'une certaine Vaneyss Sexxii sur msn (pour voir), et j'ai eu l'honneur de converser avec une jeune fille aussi riche en vocabulaire que pauvre en habits, qui voulait absolument connaître mon numéro de carte bancaire, parce qu'elle était persuadée que comme ça, on pourrait faire plus ample connaissance. Evidemment, j'ai accepté, et j'ai dû montrer mes seins à ma banquière pour lui prouver que oui, on avait bien usurpé mon compte à l'insu de mon plein gré, et que non, l' augmentation mammaire qui apparaît sur mon relevé n'est en aucun cas de mon fait. Va savoir pourquoi, non seulement elle m'a cru, mais en plus elle m' a poursuivi pour avoir eu la volonté délibérée de provoquer la pudeur publique.

Miley Cyrus. Tout est de sa faute. Salope.


Mais, n'étant pas bégueule, et encore moins du genre à tirer leçon de mes expériences passées, je suis tout de même allée voir le profil de la sus nommée Biinett' ChOoupinet'. Et là, ô surprise! Point de racolage ou de tentative de vol de compte paypal: Biinett' ChOoupinet' n'est autre que Gwendola, ma cousine, 15 printemps au compteur. Par souci de voyeurisme pervers et de curiosité mal placée, j'accepte la demande d'amitié.

J'aime étudier mon prochain, le disséquer, l'analyser, et surtout le pointer du doigt en me gaussant. Ça me rassure de mettre à jour le moindre de leurs défauts et de me dire que finalement, je suis loin d'être la pire. Autant dire que l'arrivée de Biinett' ChOoupinet' dans la liste de contact de celle qui erre comme une âme en peine dans son appartement en bas de jogging et en polaire rouge en ruminant sur son statut de glandeuse grassement (lol) rémunérée par l'Etat tombe à point nommé. 

Gwendola est toute mignonne. Elle pense que "paramètres de confidentialité" veut dire "j'adore les poneys" dans la langue de Sheakspeare... euh... Justin Bieber. Gwendola a une collection de photos de profil prises par elle-même qui n'a d'égal que le nombre de muscles qu'elle actionne pour faire sa plus belle duck face. Gwendola pense que son fer à lisser est son meilleur ami. Gwendola a lu quelque part que les headbands étaient à la mode, et c'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde. Gwendola a 973 amis. Gwendola, elle pose collé-serré contre sa copine Mélinda en prenant un regard qui crie braguette, alors qu'il y a fort à parier qu'elle n'a pour l'instant (du moins j'espère) jamais vu l'ombre d'une bistouquette. Gwendola et son profil ouvert à tous vents doivent faire le plaisir d'une bonne paire de pervers de l'internet en toute impunité. Ah les joie du concept de vie privée dans l'esprit des enfants!  Et surtout, notons que Gwendo a une très grande famille: pas moins de trois ou quatre mamans, une vingtaine de frères et soeurs et peut être autant d'enfants, si ce n'est pas plus. Et pendant ce temps là, l'Addass ne fait rien et on nous emmerde avec Hadopi, si ce n'est pas scandaleux.

Quand on a une famille aussi nombreuse et aussi décousue, on a quelques séquelles. Chez Biinett' ChOoupinet', ça se manifeste dans son langage. Au début, j'ai pensé que maîtriser aussi bien le Swahili à seulement 15 ans, c'était tout de même digne d'être souligné. Puis j'ai réalisé que point du tout: Gwendola s'exprime dans sa langue maternelle. La même que la mienne. Le français donc. Non parce que c'est pas évident de s'en rendre compte. Gwendola crache sur la grammaire et l'orthographe à grand coups de voyelles doublées et de majuscules au milieu des mots. La ponctuation, c'est pour les pecnos, les jeunes, il mettent des smileys. Et à l'envers s'teuplé, histoire de te renvoyer pleurer avec ton bescherelle toi, adulte avec ton pauvre :). Gwendola, elle te balance sans vergogne que sa "1ère semaiine de stage enfiin fiinii =D maiis une treii bne semaiine avec une bonne ambiiance ^^". 

Tu crois que tout est perdu. La bonne santé du monde reposant évidemment sur la façon dont tu épelles le mot "suppositoire", c'est la fin des haricots, on va tous crever. Heureusement, Gwendola, te redonne espoir: s'il n'y a plus d'orthographe, au moins il y a de l'amour. Par quintaux. Ça suinte par tous les orifices. Il y a évidemment les remerciements effrénés de ses amis (trop merci ma choupinette d'amour de mon coeur de ma vie d'être venue au monde. ça fait 12 minutes qu'on se connaît, mais toi même tu sais, ma vie sans toi, c'est comme de la purée mousseline sans lait <3 <3) (je vous épargne l'orthographe, écrire d'jeunz est un don que je n'ai pas). Gwendola n'est pas en reste: elle aussi lance de l'amour à tour de bras. Même si elle "aime secouer son blanco pendant les contrôles pour faire chier le monde", elle est "adepte des papouilles"elle pense que "les femmes, c'est difficile de vivre avec mais c'est impossible de vivre sans". Ah oui, et elle aime sa maman aussi. Malheureusement, aimer ne veut pas forcément dire avoir du goût. Sinon, il y aurait probablement moins de références à Sherifa Luna à Ke$ha ou à Taylor Swift sur son profil. Gwendola a le sens des priorités: elle pose toujours les genoux en dedans et à noël, elle a commandé une Mini. Ah et elle est en couple avec Pétula. Non, non, pas pour de vrai, juste sur facebook.

Si je remets les choses en perspective, moi, à 15ans, j'aurais vendu ma mère pour avoir des dreads, je me fringuais avec les nippes que mon père portait pendant son service militaire, je n'avais pas de portable, et mon idole, c'était Thom Yorke (Creep, il l'avait carrément écrit pour moi, on était en connexion cosmique), et j'étais fan de RATM.

La jeunesse, c'est comme les saisons. Il y en a plus ma petite dame. 
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jeudi 25 novembre 2010

Chapeau

Aujourd'hui, on est le 25 Novembre.

Ça veut dire que dans 1 mois pile poil je souffrirai d'une indigestion du tonnerre, et que serai en phase active d'acquisition de tous nouveaux capitons, que je serai plus riche d'une paire de collants et d'un pull hideux qui ne verra probablement jamais la lumière du jour.

Ça veut également dire que je vais devoir attendre encore cinq longues journées avant de pouvoir faire sa fête à mon calendrier de l'aven Kinder. Etant donné que je l'aurais entièrement dévoré à l'aube du 10 décembre, autant faire en sorte que je le commence à la bonne date. Ce sera déjà ça de pris.

Ça veut évidemment dire que ce n'est pas le bon jour pour sortir en tong-short-teeshirt, sous peine d'attraper une pneumonie. Ce qui est fort dommage, parce que je me serais bien fait dorer la couenne au bord d'une piscine en sirotant des caipirinhas aujourd'hui.

Mais ça veut surtout dire qu'aujourd'hui, c'est la Ste Catherine. Alors je tenais vivement dans un premier temps à souhaiter une bonne fête à toutes les Catherine de France et de Navarre. Et je tenais ensuite à transmettre toute la compassion possible à toutes ces looseuses qui à 25 ans ne sont pas mariées et n'ont pas encore procréé. Vielles filles va. (ah... on me dit dans l'oreillette que je ne suis moi même jamais passée devant monsieur le maire, et qu' aucun être humain n'est jamais sorti de mon abricot (entièrement s'entend) ). Je ne résiste pas à l'envie de te préciser que selon Wikipedia (mon dieu, mon maître), Sainte Catherine avait pour mission de prévenir de tout attouchement personnel (la Catherinette n'a pas droit au rabbit, c'est con hein?). Et quoi de plus sain et pur comme occupation que la confection de chapeaux?

non seulement je suis célibataire, mais en plus je passe pas les portes. ma vie est pourrie. 

En même temps, c'est vrai quoi, les hommes ont la chance de pouvoir attendre jusqu'à leurs 50ans et l'absence de rolex dans leur vie pour pouvoir affirmer qu'ils ont râté leur vie, et les filles, elles, c'est a 25 ans qu'elles font le bilan: pas d'anneau au majeur, pas d'histoire sallace de césarienne et de placenta à raconter à tes copines à l'heure du thé? Hum, dommage.

Pourquoi tu crois que la journée de la jupe (et donc des violences faites aux femmes) tombe justement le jour de la Sainte Catherine? Pas possible que ce soit une simple coïncidence. Pour moi c'est évident. Jupe égale cuissot à l'air, égale mâle affolé, égale pluie de demande en mariage ou pluie de sperme (si vraiment t'es en veine, tu peux avoir les deux. Lucky you.) Je concède que le raccourci est un peu rapide, si l'on considère que la journée de la jupe chez moi c'est tous les jours et que depuis tout à l'heure je suis toujours pas mariée et toujours pas enceinte. Mais c'est sûr qu'il faut mettre toutes les chances de son côté.

Parce qu'il ne faut pas l'oublier, qui dit Sainte Catherine dit couvre chef à base d'organza, de plumes, de fleurs séchées, de rubans en satin, de voilette, de paille tressée ou de feutre, de couleurs criardes et de petits fruits en plastique. Et si t'arrive à pécho qui que ce soit avec un tel attirail perché sur le chignon, c'est que tu as vraiment un don, et que tu n'es pas digne de le porter.

Et si tu as la chance, l'honneur et le privilège d'avoir la corde au cou et des chiards à la maison, et ben, à défaut de te souhaiter une bonne fête, j'ai envie de tirer mon chapeau (ce qui n'est pas une mince affaire, vu qu'il doit peser au bas mot 4kg690)
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mardi 23 novembre 2010

Je est un autre

moi et la famille

Au lycée, j'étais hyper forte en philo, même si c'était le cours pendant lequel je préférais faire la sieste. Mais ça n'est pas le propos.

Le propos, c'est que j'aime beaucoup tenir un blog (ça et enfoncer les portes ouvertes).  Ça me permet de m'exprimer et de me lâcher (et d'ouvrir des portes fermées pour pouvoir les enfoncer plus efficacement). Sauf que cracher sur la concierge, le facteur, la boulangère et Bertrude, je risque de retrouver un tas d'ordures devant ma porte, de n'avoir plus que des croissants trop cuits, des recommandés de cabinets d'huissiers dans ma boite aux lettres, et de me retrouver sans amis et donc sans rien à raconter. Problématique donc.

Heureusement, grâce à la magie de l'internet, il existe une solution: l'identité secrète. Un peu à la Bruce Wayne (mais sans la batmobile), Clark Kent (mais sans le slip rouge), ou Peter Parker (sans les trucs chelous qui te giclent des poignets). Evidemment, le blogueur qui use d'une identité secrète n'a pas de super pouvoir, il ne peut ni voir au travers des habits des gens (ce qui lui permettrait de devenir agent de sécurité dans les aéroports un peu les doigts dans le nez, non négligeable quand on voit à quel point il est difficile de dégotter un job de nos jours), ni même retrouver les clefs-lunettes-chargeurs d'ipod perdus (probablement le super-pouvoir le plus pratique et le plus cool du monde). Malgré tout, avoir une identité secrète a quelques avantages:

Jamais je ne connaîtrais les drames de la célébrité à outrance telle que celle d'un Anthony Delon, d'une Lorie, d'une Chimène Badi ou d'un Jean Luc Lahaye (si si, souviens toi). Si mes fesses sont clafies de cellulite ou si je rentre mon jogging dans mes bottes à haut talon, tout le monde s'en tamponnera. Je peux bronzer les tétés à l'air l'été à Palavas les flots, acheter 87 tests de grossesse, et arrêter mon régime hyper glucidique, ça ne fera jamais la une de Public, puisque personne sait qui je suis. Et même si je te raconte comment je me suis gracieusement éclaté le coccyx en dérapant sur un étron canin, et que tu as toi même vu une jeune péronelle faire exactement la même chose pas plus tard que ce matin, tu pourras jamais faire le rapprochement avec moi.

Je peux mentir effrontément, enjoliver la réalité. Dire que j'ai mon permis poids lourd, que je parle russe couramment, que je réussis très très bien le kouglof, que je suis imbattable en ping-pong, que je suis allergique au foie de veau, que j'ai vu American Pie sept fois, que j'arrive sans difficulté à mettre mon pied derrière ma tête, que j'ai un accent de cagole à couper au couteau, que j'ai des seins énormes, que j'ai les pieds palmés, qu'en vrai je suis pas marrante. De toute façons, il n'y a que très peu de manières de vérifier. Si je te dis que je chausse du 38, tu seras obligée de me croire sur parole. Si je te dis que je voue un culte sans limites aux choux de Bruxelles, tu seras obligé d'opiner en silence. Si je te raconte que j'ai pécho Jude Law à l'ombre d'une porte cochère et qu'on s'est mutuellement mangé la glotte, tu pourras douter, mais tu n'auras jamais le fin mot de l'histoire. Pareil si je te dis que les sextos de Tony Parker, c'était à moi qu'ils étaient destinés (il m'a dit que j'été bone é kil kifferé grav me fair pouet pouet Kmion).

Par contre, tout comme Clark Kent aurait trop kiffé pouvoir dire à cette cochonne de Lois Lane qu'il était Superman (ce qui aurait grandement facilité sa vie sexuelle), il est parfois difficile de composer avec son double (mais l'avantage c'est que ça n'a a priori aucune incidence sur ma sexualité).

Déjà, mon double est bien plus intéressant, drôle et funky que moi. Ouais, Almira s'est peut être tapé Jude et foutu le feu au slip de Tony Parker (pour rigoler, Almira est peut être une baraque à frite, mais de là à se faire TP...), moi par contre, au mieux je me suis tapé la vaisselle, et j'ai grave chauffé la lessive. Chacune ses priorités.

Ensuite, garder secret son Alter Ego numérique, c'est parfois bien difficile. Surtout quand Almira a l'air tellement décomplexée du slip, et libre dans sa tête, et qu'à moi on me dit que vraiment en ce moment, je suis vraiment pas rigolote. Oui, effectivement passer ses journées sur le site du pôle emploi en boulottant des oursons à la guimauve n'est pas ce qu'on pourrait qualifier de palpitant. Et ben là, j'ai envie de hurler "ben si! TADAAAAAA, et si en vrai je suis HYPER COOL, puisque j'ai un BLOG!" Et alors là, c'est le début de la fin des haricots. Déjà, je passerai pour une folle hystérique qui parle BEAUCOUP TROP FORT (ce qui n'est certes pas bien éloigné de la réalité), et puis plus je parle d'Almira IRL, moins je peux parler d'IRL chez Almira (oui, cette phrase, bien que teintée de schizophrénie est tout à fait correcte grammaticalement parlant). Imagine un peu que je donne l'adresse de mon blog au voisin, jamais je pourrais dire ici qu'il à une tête de vielle semelle, que son chien est laid et que ses techniques de dragues sont juste incroyablement minables. Adieu ma belle liberté d'expression...

Tout ça pour dire que maintenant, je vois très bien ce que pouvais ressentir Zorro, et que je comprend mieux pourquoi c'est Bernardo le muet qu'il a choisi comme comparse. Pour dire aussi que si tu croyais
que ça allait parler de Rimbaud ici, tu t'es clairement trompé d'adresse.

Allez, faut que j'y aille, j'ai une greffe de rein à faire sur un bébé panda.
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samedi 20 novembre 2010

je suis un homme comme les autres

Au détour de la toile, je suis tombée sur ça:

enlever mon slip et faire des abdos, je suis un homme qui sait tout faire
Ça a rendu ma matinée plus belle (et elle en avait foutrement besoin, rapport à la météo qui fait la gueule, à la crotte de caniche sous mon pied droit, à la boulangerie qui n'avait plus de pain alors que c'est précisément ce qu'on s'attend à y trouver, à mon vernis qui commence à s'écailler et au marché de noël qui est déjà en place alors qu'on est que le 20 novembre). Ça m'a aussi fait réfléchir. 

Effectivement, je collectionne les chaussures. On est d'accord, je pleure devant Forest Gump. Effectivement, il est hors de question que je sorte de chez moi sans le combo crème hydratante / base de teint / poudre libre / blush. Ok, je collectionne les théières. Evidemment, j'ai une sacré stock de bijoux en forme de noeuds, mésanges, de cerfs, et de petits coeurs. Oui, je sais, le moindre contact avec un bébé animal ou n'importe quelle forme de vie duveteuse arborant de grands yeux humides me transforme en guimauve couinante. Voilà, je le confesse, lorsque le dois cocher un genre, c'est dans le petit carré fille que je mets une croix avec mon stylo rose. 

Mais malgré tout, je suis un garçon comme les autres. La preuve en quelques points

En voyant la photo ci dessus, je me suis instantanément écrié (en phonétique) "wo l'engculay!". C'est le cas de le dire, rappelle toi Brokeback Moutain. Je me suis fait penser au type, croisé pas plus tard que tout à l'heure au détourt d'un PMU qui m'a dit que "vazy m'amzelle, comment tié trooooop charmante". Parfois, je regarde les fesses des garçons qui passent, essentiellement lorsqu'elles sont à mon goût . Quand je le fais, j'en fait profiter les copines genre "la purée de ses os, t'as vu son boule au type là?". Des fois je le prend en photo pour en garder un peu pour plus tard. Il m'est même arrivé de dire à une fille que je la trouvais bonne. Et quand ma voisine est en jupe, je la soulève pour voir sa culotte. Ne m'emmenez jamais en écosse. Ou alors si. 

Je ne rechigne pas à l'idée de regarder la télé, en bas de jogging et en tee-shirt siglé auchan, une bière et des olives à portée de main en me disant que si j'avais des couilles je me les gratterai bien. Certes pour regarder Desperate Housewife mais le principe reste le même.

Une phrase dans laquelle je n'ai pas réussi à placer la moindre allusion sexuelle ou scatophile est à mes yeux une phrase ratée. Et une soirée ou je menace personne de lui latter la cloison nasale à coup de genou est une soirée qui n'a pas tiré profit de tout son potentiel. Même s'il est vrai qu'au pire et surtout losque je n'ai plus le choix je pince l'avant-bras de mon agresseur avec les ongles en gueulant que mon mec fait de la boxe, mais les menaces de violence, tant que je sais que je risque rien, je les profère avec dextérité. 

Je bois comme un trou. Comprendre: je tiens pas l'alcool. Au bout d'un monaco je suis ivre morte. Sachant que j'en bois au moins deux par soirée... Et alors là, je deviens aussi lourde qu'une équipe de Rugby en rut et en pleine troisième mi-temps.

Je touche les seins de mes copines pour leur dire bonjour, et je rote au nez de mes potes pour les saluer. A contrario, j'accepte qu'on me fasse pouet-pouet camion en échange d'un demi.

Je parle de cul à table.

J'ai très souvent le majeur en l'air.

Je devrais probablement pas le dire, mais j'ai de la moustache. Pour ma défense, je suis imberbe du dos.

Je crache. Pas souvent. Mal. J'en met souvent la moitié sur mon pull et l'autre moitié sur mes grolles, mais j'essaie, j'y mets tout mon coeur.

Je sais lire une carte, je fais jamais le ménage ni la vaisselle. Je sais monter un meuble ikea, même sans savoir parler suédois. 

Pour moi un repas équilibré c'est chips-bière en apéro, frites-mayo-ketchup en entrée, pizza 14 fromages vin rouge en plat principal (et je dis bien une pizza et non pas une part de pizza), clacos qui pue et encore du vin, suivi d'un kinder et de deux mousses au chocolat pour le dessert. Et un repas réussi est un repas qui me force à déboutonner le haut de mon jean. 

Jake, quand tu veux on fait un bras de fer, je suis ton homme.

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jeudi 18 novembre 2010

de l'inutilité de la robe de secrétaire cochonne

moi à l'époque ou je me laissais pousser les seins. j'avais un super job à ce moment là.

Ah, qu'il est loin le bon vieux temps, que je n'ai pas connu, ou il suffisait d'arborer une robe de secrétaire cochonne pour pouvoir décrocher un job!

Aujourd'hui, en théorie, si tu veux avoir un job, il faut faire des études. Exemple. Pour être agent d'accueil, il te faut au moins un bac +5, et de préférence un master de sociologie des publics. Qu'il ne soit accompagné d'aucune prétention salariale serait un plus. Ah et aussi, tu travailles les dimanches, mais pas les jours fériés, vu qu'ils sont payés double on les laisse aux anciens. C'était alléchant. J'ai accepté pardi. 

Etrangement, j'ai rapidement réalisé qu'à accueillir des gens plus idiots, méchants mal polis et puants les uns que les autres, à garder le sourire même quand ils te disent que ton bouton là sur la pommette droite, il est vraiment moche, et qu'ils ont un truc infaillible pour traiter les cheveux gras et la mauvaise haleine, j'allais pas y trouver mon compte. Et que la bêtise et la méchanceté de mes semblables était comme un puits sans fond. Alors je me suis prise à rêver (et a dire au gens qui le méritaient d'aller se faire cuire un oeuf en leur brandissant mon majeur. Je me suis pas fait que des amis). Et dans mon rêve, je restais dans la même boite, et j'exerçais un métier à hauteur de mes compétences, et j'avais un salaire supérieur au montant de mon loyer, un bureau et COMBLE DU LUXE, une bouilloire. Alors je me suis collé une pancarte dans le dos qui disait "j'ai des compétences par milliers, sortez moi de là, donnez moi un vrai travail" (non pas que mon poste fut un faux travail, n'est ce pas, mais plutôt qu'il était autant adapté à ma personnalité qu'une casquette Eroik serait adaptée à ma garde robe). Et le ciel m'a entendu. L'une des collègues, avec une bouilloire dans son bureau, a décidé de procréer. L'occasion était trop belle. J'ai postulé à son remplacement. Les congés maternité, vraiment, quelle belle invention.

J'ai mis toutes les chances de mon côté pour l'entretien. J'avais pour moi l'expérience, les compétences, la maîtrise des outils. Pour l'entretien, j'ai même sorti la susnommée robe de secrétaire cochonne. 

Sauf que. On a beau mettre tout ce qu'on peut de son côté, se persuader qu'on a toutes les qualités requises pour le poste, on peut pas lutter face à la concurrence. 
En l'occurrence, la concurrente, je l'ai pas trop calculée, rapport à son CV qui faisait comme la casquette Eroik de tout à l'heure sur ma couette. Et ben sur le coup, j'ai été bien conne, ne mâchons pas les mots.

La concurrente est blonde, parisienne (je n'ai rien contre les parisiens, entre nous soit dit, à partir du moment ou ils restent à paris. Dès qu'ils décident de quitter la capitale pour de plus vertes contrées, genre les miennes, et qu'ils décident de piquer les jobs qui devraient nous revenir sous prétexte que si on peut voir la tour eiffel de chez toi ou qu'on t'as déjà craché dans les cheveux dans le métro tu es tellement plus über mieux que tous ces pecnos du sud qui sont encore en maillot de bains au moins de novembre et qui disent putaing toutes les trois phases, j'ai envie de les éviscérer avant de les pendre avec leurs propres intestins. Fin de cette digression violente mais pas gratuite), et amatrice de bottes à bouts pointus.
Pour moi c'est juste inconcevable qu'une fille qui met des bottes à bouts pointus me passe devant. Alors j'ai acheté la bouteille de champagne. Le contrat je l'avais déjà signé, et j'ai même acheté une boite de thé pour la mettre dans mon futur nouveau bureau. C'était évidemment acquis, vu que la chaise du bureau avait été designée pour mon petit popotin, et pas pour le popotin de la parisienne blonde à bouts pointus.

Mais tous ça, c'était avant le coup de fil de la big boss. Qui a été désolée de m'apprendre que malgré mes compétences et mon expérience qui ont étés unanimement saluées (je visualise la scène, une tribu de parisiens à bout pointus qui s'inclinent respectueusement devant mon CV), ma candidature n'avait pas été retenue. Mais qu'il fallait que je me rassure, puisque ça n'avait rien à voir avec mon profil. 

Certes, donc, maintenant, on ne recrute plus les gens sur leur profils, leurs compétences, leurs qualités professionnelles? Il aurait donc fallu que j'investisse dans une paire de botte à bouts pointus et que je mette des accents circonflexes sur mes o (ouais ouais, je sais on dit pas raase mais rôôse)? Effectivement, je suis rassurée, avec de telles remarques, mon avenir est tout tracé. Mon futur se dégage, j'y vois plus clair.

Ma première mission sera donc d'étouffer la parisienne à bouts pointus avec les lambeaux de ma robe de secrétaire cochonne (hier, de rage, je l'ai dépiotée avec les dents, c'était pas beau à voir).

Ah et sinon, je cherche un job. 
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mercredi 17 novembre 2010

ceci n'est pas un blog mode



Le web, c'est aussi la promesse de la célébrité facile.

Tu postes une vidéo de ton chat qui vomit dans tes chaussures, et hop! tu deviens célèbre. Tu écrases tes seins contre ta webcam, et hop! tu deviens célèbre. Tu fais d'ignobles vocalisesd'affreuses grimaces, ou d'affreux play-back devant ton écran, hop! tu deviens célèbre.

Le web, je me suis dit que c'était la chance de ma vie. A défaut d'avoir une rolex avant mes 50 ans (je porte pas de montre), je veux avoir mon quart d'heure de célébrité sur la toile. Sauf que je suis plate comme une limande, que je n'ai pas de chat, et que jamais de la vie j'irai faire le pingouin avant de poster le tout sur youtube.

Il ne me reste que les blogs.

Le Skyblog. Pas possible, je sais écrire. 

Le blog de (mauvaise) humeur, ça marche moyen pour devenir méga célèbre. Il faut lire, c'est écrit petit, et il n'y a même pas d'images. Puis je parle pas de cul. Mauvais plan.

Le blog cuisine, je suis pas sûre d'avoir beaucoup de succès avec ma recette de cupcakes aux lardons et au smarties.

Le blog bédé, j'y penserai lorsqu'on arrêtera de prendre mes dessins de poneys qui s'embrassent pour des reconstitutions de scènes de guerre.

Il ne me reste que le blog mode. Mais c'est bien sûr. Pourquoi j'y ai pas pensé plus tôt, on se le demande.

Le blog mode, c'est le saint graal de l'internaute femelle qui veut devenir célèbre au point que Glamour lui consacre 37 signes à la rubrique web. Le blog mode, c'est l'assurance d'une pluie de fringues très chères gratuites et d'invitations à boire du champagne dans des magasins d'habits après l'heure de fermeture en compagnie d'autres blogueuses mode. Avoir un blog mode, c'est avoir un jour l'opportunité de pouvoir lancer une collection de bats de contention designé par mes soins.  Avoir un blog mode, c'est se découvrir une foultitude de nouvelles copines qui se battent pour pouvoir te dire à quel point tu es belle, bien habillée et pleine de goût. Etre blogueuse mode, c'est la vie, c'est ce qu'il me faut.

Allez, je me lance. Il me faut:

- un blog avec un nom stylé: je pense à "almirafashionblog" ou "leplacarddegush". 

- un blog avec un design trop stylé, genre dans le mood "j'adore aller au champignons et me rouler dans les myrtilles. Oh! une biche qui fait l'amour à une mésange! La nature c'est trop féeriquement gracile et pur. Et en plus dans ma forêt magique personne fait caca et la boue n'existe pas". Tu vois le genre?

- un ami avec un appareil photo: on en parle pas assez. Mais la blogueuse mode ne serait rien sans le pote qui la prend en photo. L'homme (ou la femme) (ou le trépied si tu es misanthrope) de l'ombre est indispensable. Mon blog mode aurait l'air de rien si je me prenais moi même en photo. D'autant plus que je n'ai même pas d'appareil! Et qu'il faut donc que je trouve non seulement un ami, mais en plus un ami qui a un appareil photo qui tient la route. Si en plus le bougre recycle tes vieux mi-bas pour les coller sur son objectif et ainsi donner un effet merveilleusement hamiltonien à mon oeuvre, alors là, chapeau.

- savoir parler anglais. Etre célèbre, c'est bien. Etre mondialement connue all over the world, c'est mieux. Et qui dit mondialement dit forcément en anglais. Il faut donc que je soigne mon bilinguisme qui est, soit dit en passant, très pointu. You see what I mean, you fucking cunt? 

- avoir des habits. Je suis frileuse et pas nudiste.

- avoir des beaux habits. Ah ouais, plein. J'ai une cape d'exhibitionniste, un gilet en poils de pétrolier, deux robes de secrétaire cochonne, deux autres robes en ribolin vintage, les jeans de chéri, une soutane de nonne, une robe que j'ai piqué à Olivia Newton John, un fute qui aurait très bien pu faire l'affaire si le clip de cargo de nuit avait été réalisé par Pierre et Gilles, des collant jaunes, des chaussures que j'ai pu voir une fois en vente dans un sex shop, la jupe de Calamity Jane, un pull qui a servi de parachute pendant la guerre du golfe, une panoplie de shorts que je ne peux pas porter sous peine de me faire arrêter pour attentat à la pudeur, une robe deux fois trop large et deux fois trop courte, deux robes vertes à volant, une robe que Mado aurait kiffé en 1987, un polaire rouge... et je vais pas non plus te faire un listing complet, faut garder le suspence un peu.

- avoir des beaux habits SELON LE RESTE DU MONDE. Et de marque de préférence. oups.

- être une acheteuse d'habits compulsive. Si on est compulsive au point de devoir jetter des fringues de chéri à la poubelle en cachette pour pouvoir y caser les sienne à la place, on est bon. Si par contre ça signifie aller dans les vrais magasins pour acheter des trucs neufs et même pas en promo... euh...

- avoir une frange. Un peu mon n'veu. Et je la coupe moi-même avec mes ciseaux à ongles.

- savoir prendre la pose. Je maîtrise ça. La moue boudeuse, l'oeil brillamment fardé bien qu'en partie caché par la frange, la tête penchée tel un cocker réclamant un cookie, les bras croisés dans le dos, toujours prêts pour un chifoumi intempestif, et surtout, les genoux. Tu peux décemment pas être une bonne blogueuse mode  si tu maîtrises pas parfaitement le genou en dedans. Pour bien le faire, mets toi dans la peau d'une petite fille de six ans qui vient de se faire chopper par sa maîtresse parce qu'elle a collé du chewing gum dans les cheveux de sa voisine tout ça parce que cette dernière n'a pas voulu lui prêter son stylo hello kitty rose à paillettes. Hé ho, on a jamais dit que la blogueuse mode était sexy. On a juste dit qu'elle était célèbre et qu'elle avait des fringues gratuites. C'est pas pour autant qu'elle va niquer plus. 

- être une poétesse. Les habits, c'est la vie. Surtout s'ils valent cher. Ils doivent raconter des histoires. La bonne blogueuse mode se doit de jouer avec les pots en appelant ses posts "rêverie au coin de l'automne" ou "le orange-citrouille me va bien au teint".

En même temps, la célébrité, tout ça, c'est surfait, non? si je me contentais de te raconter comment je suis tombée sur les fesses en plein milieu de l'après midi en glissant sur une feuille morte plutôt? 


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jeudi 11 novembre 2010

une affaire de famille



La famille, c'est un pilier. Un roc sur lequel on peut s'appuyer. Sauf que comme dirait l'autre, on choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille, on choisit pas non plus les trottoirs de Manille, de Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher.

Faut faire avec. Et dimanche dernier, je me suis dit que quand même, l'héritage est parfois lourd à porter.

La choucroute party d'anniversaire, c'est une institution chez les Gulsh. Et ce dimanche, il s'est avéré que ma cousine Josette fêtait ses 25 automnes. Et moi jamais je résiste à l'appel du gueuleton. J'arrive même à faire taire la petite voix en moi qui me dit que si j'arrivais à trouver une excuse pour rester pépère à la maison à regarder Walker Texas Ranger, ce serait pas plus mal. Mais l'appel du chou est trop fort, rien à faire. Dimanche midi, chéri et moi, on est allés chez les Gulsh s'en mettre plein la panse.

Je plante le décor:

Papy Gulsh. instit à la retraite. Old school. Placide. Il ne lui manque que la pipe. Le papy rêvé, si tu occultes le fait que dans son bureau, le calendrier de routier trône à une bonne place, et qu'il est le détenteur du secret de l'humour Gulsh.

Mamie Gulsh. Elle n'a travaillé que 15 jours dans sa vie. Elle en est très très fière. Elle ne perd pas une occasion de te rappeler qu'elle ne touche que 30 euros de retraite par an, et qu'elle n'en fait pas une maladie non plus, et que tout ce pataquès autour de la réforme des retraites, c'est du branlage de mouches. Mamie Gulsh est très belle pour son âge, et à 85 ans, elle a encore ses dents d'origine. En même temps, quand tu passe l'intégralité de ta vie à aller chez le coiffeur et à t'acheter des crèmes clarins avant d'aller à l'aquagym, t'as moins de mérite. De corps aussi, mamie Gulsh est bien conservée. Toute personne arrivant à l'improviste chez elle avant midi peut en attester, du plombier, en passant par le facteur. Personne n'a été épargné. Pas même chéri. D'autant plus qu'elle n'a aucune notion du respect des distances interpersonnelles. Elle ne peut pas te parler sans te tripoter et te souffler dans le nez. Et elle fait pipi la porte ouverte. Et last but not least, Mamie Gulsh a des opinions politiques très tranchées: elle est pour le rétablissement de la peine mort. Les jeunes au chômage sont rien que des branleurs, du travail tout le monde le sait, il y en a à la pelle et la crise, c'est la faute des étrangers surtout s'ils sont pas blancs. Je suis sûre que le premier de ses petits enfants qui lui ramène une moitié non aryenne, elle lui coupe la langue (à la moitié) (j'ai voulu essayer une fois pour rigoler, mais je suis pas sure qu'elle rigole, elle). En période électorale, j'adore discuter avec ma mamie, ça vole haut.

Tonton et Tatie Gulsh habitent chez papy et mamie Gulsh. Il faut dire que la résidence Gulsh est immense, et qu'il y a largement de quoi faire. Tonton est peaceful. Jamais il se coiffe. T'as toujours l'impression qu'il est en pyg', voire qu'il sort du lit, la gueule encore toute enfarinée. Il est fan de l'OM. Sur le pare brise arrière de la clio, ya un gros autocollant. Tellement gros qu'un jour il a proposé de me ramener chez moi mais que j'ai préféré rentrer en stop. C'est lui qui fournit les calendriers cochons. Mais vu sa bédéthèque, je lui pardonne. Quant à Tatie Gulsh, elle fait des gâteaux que t'en mangerait sur la tête d'un pouilleux. Mais elle crie tout le temps. Même quand elle te demande de lui faire passer le pain, t'as l'impression d'être un enfant de quatre ans qui vient de casser un vase Ming.

Les cousins et les cousins des cousins Gulsh. Ils sont comme les doigts de la main. Ils sortent en boite tous les week-ends ensemble. Qu'ils aient entre 16 et 25 ans ne les dérangent pas trop. Après j'ai peut être des principes éculés, mais être obligée d'aller au bar toutes les cinq minutes pour allez chercher les boissons vu que je suis quasiment la seule légalement autorisée à le faire je trouve ça relou. Ça ne me laisserai plus du tout le loisir de faire ma démo de pole dance contemporaine sur un remix techno (et je dis bien techno) de Shakira. Ils sont tous fan de l'OM eux aussi. Et ils ont aussi des voitures. Je ne peux pas compter sur mes cousins non plus pour le co-voiturage. Sauf le petit dernier. Il a seize ans, et outre le fait qu'il est le sosie capillaire de Bieber (pour sa défense, il avait la coupe avant qu'on entende baby baby ooowooo), il parodie des clips de Acqua avec ses copines de classe en piochant dans les placards de Mamie Gulsh pour les perruques et en piquant les slims roses de sa soeur, ce petit a de l'avenir. Et sauf la cousine des cousins. On a deux jours d'écart, mais elle s'est déjà reproduite. Et le contact facebook que tu n'oses pas supprimer mais qui pourtant inonde ton mur de photos de sa progéniture ponctuées par des statuts tels que "Ton fils va te tenir la main pendant un petit moment, mais retenir ton cœur pour la vie. C'est la journée des garçons. Si tu as un fils qui rend ta vie plus belle rien qu'en étant auprès de lui, copie et colle ce message sur ton mur en écrivant son prénom: Gwendolain" (nb. à la vue de ce genre de statut, je commence à partager l'avis de ma mamie sur la peine de mort... enfin... presque)

Ma soeur. Hum. Ma soeur, sa voiture, son sac guess, son iphone. Tout est dit. Ah non, je n'ai mentionné ni sa french en gel ni ses mèches. Autant pour moi. 

Papa et maman Gulsh. Papa pète à table et rit comme un bossu. Maman lui file un coup de coude. Papa raconte une blague de cul à la fois homophobe antisémite et vraiment sale à chéri (qui part vomir). Maman lui file un coup de coude. Papa me plante ses doigts dans les cotes. Je hurle en le traitant de taré. Maman lui file un coup de coude. Papa prend le seul  exemplaire de la quatrième génération Gulsh et va le quiller dans un arbre (true story). Maman a envie de lui donner un coup de pelle, je le vois bien. Papa retourne à table, il est puni. Il fait des boulettes avec sa mie de pain et les lance sur papy Gulsh. Maman est au bord de la dépression. Du coup maman me dit que quand même j'aurais pu m'habiller autrement, qu'on dirait que je me suis enroulée dans l'ancien papier peint des wc de ses parents (de l'autre côté donc). Elle n'a pas tout à fait tort mais quand même. 

Et moi, Almira. La fille qui s'habille avec ce que Mamie Gulsh portait pour son voyage de noces et qui sait qui est Gilles Deleuze (de nom, ouais je sais qui c'est alors pouet pouet) . 

Voilà, le tableau est brossé. Passons au menu.

Apéro: Curly aux mites. Mamy Gulsh a en horreur les dates de péremption. Et elle ne jette rien. Dans le garage, il y a environ 150 kilos de savon de Marseille rance, datant de la seconde guerre mondiale. Et dans l'autre garage, une vielle opel sans moteur. On sait jamais ça peut servir. Et les curly aux mites, c'est plein de protéines. Puis arrosé de litres de vin de noix maison, ça passe de suite mieux.

Entrée: Foie gras. Maison steuplé. Et yen a des kilos. Et comme on m'a refusé le tupperware pour en ramener chez moi, j'en ai tartiné un bloc entier dans une baguette de pain, et j'ai mangé ça comme un militant CGT mange son sandwich au pâté entre deux slogans. En plus le muscat, ça aide a tout bien faire descendre

Plat: Choucroute. Pour 38. On est 15. Faut pas gaspiller, raboule ta gamelle. Grâce aux choucroutes party, je sais que mon estomac peut aller jusqu'à doubler voire tripler sa capacité d'absorption. Ce qui ne veut pas dire qu'il digère bien pour autant. Les trois jours qui suivent la choucroute party, je rêverai d'être célibataire à nouveau. Ceci dit, pour oublier, ya du blanc. Et pas qu'un peu. 

Trou normand: on va voir les croquignolous bébés lapinous. J'en choisis un. Je l'appelle Kim Jong Il. C'est le mien, il est trop meugnon. Mamie Gulsh accepte de me le donner, vu que c'est celui qu'elle a prévu de me cuisiner pour mon anniversaire. Même si je veux, je pourrais l'écorcher moi même. Ok, on laisse tomber les lapins on va voir les poules. Ok, le coq vient de chier sur mes bottes, on va retourner manger du fromage.

Fromage: du camenbert, du saint nectaire, du roquefort, du brie de meaux, de l'emmental, de la tomme de savoie, du crottin de chavignol, du beaufort, de la mimolette, du saint félicien, et j'en passe et des meilleurs. Et surtout du pif. En cubi.

Dessert: un gâteau de Tatie Gulsh. Donc un bon. C'est le cousin qui débouche le champagne. Il est saoul, il vise mal, il tire dans la tête de mon père, qui ronflait comme un bienheureux. Tonton se gausse. Du coup Tatie crie. Elle est saoule elle aussi, donc elle glisse. Le gâteau tombe. On s'en fout, les poils de chien ça renforce le système immunitaire: la preuve depuis tout à l'heure le petit dernier n'arrête pas de foutre sa tote dans la gueule de Médor pour ensuite la remettre dans sa bouche et il a l'air tout à fait en forme. Pour détendre l'atmosphère, je sors une blague de mon cru. Elle est sale, antisémite, homophobe et très cochonne. Chéri me fait signe qu'il a de nouveau envie de vomir. Ah ouais, il la connaît la blague, c'est celle que mon père lui a raconté tout à l'heure. Face à ce léger relâchement dans l'ambiance, Mamie Gulsh veut nous montrer sa gaine. Ça tombe bien, elle l'a sur elle justement et elle est en robe. Ma soeur montre a chéri sa nouvelle application Iphone: maintenant, elle sait à quelle date précisément ses racines commencent à être visibles, et elle cale ses rendez-vous chez le coiffeur en fonction. Tonton allume la télé, ya du foot sur canal. Comme je suis assise devant, il ne me reste plus qu'à m'asseoir dans le panier du chien. Ça me déprime alors je prend la dernière bouteille de champagne avec moi. Pendant ce temps là, ma cousine explique à ma maman ou trouver de la beuh de bonne qualité à Marseille. Les cousins quant à eux sont allés vérifier la qualité de la beuh en question chez les lapins. Papy Gulsh pendant se temps essaie de faire faire une dictée à chéri, qui ne sait plus combien il faut de l à inflation. 

Et pour terminer le café. Il faut bien ça pour réveiller la famille Gulsh qui cuve son raisin fermenté à même la nappe en papier. 

Et après y'en a qui s'étonnent... 

La bonne nouvelle, c'est que dans à peu près un mois et demi, c'est noël. Et que chez les Gulsh, on va jusqu'à manger les 13 desserts. 
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mercredi 10 novembre 2010

Friendship 2.0

On vit une époque formidablement 2.0. Personne sait ce que veut dire deux point zéro exactement, mais on s'en cogne puisque tout ce qui est 2.0 est excessivement cool au point d'être sur le point de devenir über ringard (un peu à l'image du mot "über" finalement).

On est connectés partout, tout le temps: je peux skyper Bertrude et en même temps lui envoyer un sms tout en postant une vidéo de morse qui fait de l'aérobic sur son mur facebook tout en retwittant son menu du midi (mes followers ne doivent en aucun cas manquer ça: elle a mangé du chou farci. Tu le vis ça? Du chou farci!). Tout ceci sonne comme une merveilleuse utopie, ou toi et tes amis vous ne formez plus qu'un grâce au monde merveilleux de l'internet et de ton smartphone. Comme si tu vivais dans les années 70, en communion totale avec tes potos, tous tous nus au milieu des chèvres, le bédo au coin des lèvres et la fleur dans les cheveux, mais chez toi en pyjama, dans le bus en veste de tweed, ou au travail en costume à rayures tennis et en cravate diable de Tasmanie (j'y peux quelque chose moi si tu te sappes comme un vieux comptable?). Et ne va pas croire que ça t'isole. Parce que quoi de plus alléchant qu'une soirée IRL à ragoter sur le statut de untel, à disserter sur le tweet de bidule et à analyser la profile pic de machine?

Non, vraiment, l'aire de la surcommunication c'est tout de même fantastique. C'est simple, les seuls moments ou tu n'es pas en train de partager avec tes amis, c'est que tu les a au téléphone. Ou (comble du comble), que tu bois des bières avec eux pour débriefer ta semaine numérique. 

Présenté comme ça, on a un peu l'impression de vivre dans un pays ou les petits lapins font des cupcakes avec des chatons et ou les poneys font caca des paillettes. Sauf que non.

L'amitié 2.0, c'est juste impossible à gérer. Journée type:

9h00 Fraîche comme une jeune rose, et pleine de bonnes résolutions, tu te dis que tu vas consulter tes mails perso juste comme ça vite fait en arrivant. Tu te connectes à Gmail. Sauf que Gtalk est activé (c'est en cas d'urgence). Et que Bertrude est online:

Bertrude: Coucou viel escarre! (entre Bertrude et moi, c'est très affectueux)
Almira: Peut pas parler suis au boulot bye
Bertrude: Noooooon! attends! c'est terrible! c'est affreux! c'est dramatique! sauve moi!
Almira: Quoi? (fais vite, j'ai plein plein plein de travail, faut quand même que je mérite mon salaire)
Bertrude: J'ai un herpès génital!

Et voilà comment ruiner une matinée de travail. Comment voulez vous que j'abandonne Bertrude à son triste sort alors que je ne sais pas qui lui a filé la chtouille, ni comment elle l'a rencontré, ni quand, ni ou, ni comment, et que j'ignore tout du physique et des performances de cette MST? Résultat des courses, à 13h00, j'ai même pas ouvert la boite mail pro. Puis comme c'est l'heure de la pause déj, c'est pas maintenant que je vais m'y mettre.

13h04, à la boulangerie, alors que j'attends que mon panini saucisse-3 fromages et que j'hésite entre un beignet au nutella et une religieuse au chocolat pour le dessert (ouaip, je fais gaffe à ma ligne moi), je reçoit un SMS. C'est Philémone : "Doux jésus! sur facebook! c'est affreux!". Apparemment, ça chauffe sévère sur le réseau social bleu. ça tombe bien, j'ai un forfait wap illimité, je vais voir. Rien à foutre si ma chef profite de ma pause pour pointer du doigt mon manque de productivité. 

13h27: je trouve enfin l'objet du délit. Rodrigo, rencontré lors de la soirée open bar / closed dignity samedi dernier, avait un appareil photo. Et il s'en est servi le bougre. Et apparemment il est autant prompt de l'obturateur que du tag.  Même le pâté que j'ai posé a la sortie du bar a été marqué. Supair. Je lui envoie un mail, gentil et tout, ou je lui demande expressément de retirer ces photos tout de suite sinon je lui latte les gencives à coup de gourdin. Il me répond, tout aussi expressément "lol. Non. :-P". Ok. Sentence suprême. Rodrigo, j'le connais pas, j'l'ai vu deux fois, il s'avère qu'il est aussi moisi que le fond de rillette qui squatte mon frigo depuis août. Je le supprime, ni vu ni connu.  

15h04: je prend une pause. je vais sur hotmail, c'est là que je reçois mes mails vente privée, et justement, j'ai un besoin irrépressible de m'acheter une cocotte en fonte. 

17h12: finalement, à défaut d'une cocotte en fonte j'ai acheté un pull Ed Hardy. Je poste le lien sur Facebook, j'ai trop envie de me faire liker par mes cops. Résultat des courses: 6 commentaires, dont 4 insultant mon goût pourtant très sûr, 1 m'interrogeant sur ma santé mentale, 1 me conseillant l'adresse d'un bon ophtalmo, et le dernier à base de petits smileys qui rigolent.

18h23: de retour chez moi. j'allume mon laptop, il est temps de partager avec le monde le contenu de mon sac carrefour market: des yaourts et une boite de tampax. J'aime. 

18h24: Oh! un mail facebook! C'est Bertrude! Elle tenait à m'informer que ça la gratouillait plus et qu'elle est bien contente. Et que c'est grâce à un cataplasme de moutarde et de lait en poudre. Elle a trouvé la recette sur Doctissimo. Oh! un autre mail! C'est Philémone! Elle me dit que Rodrigo a trop mal pris son évincement de mes amis facebook et que sur son mur, il me rhabille pour les 3 hivers à venir. Pour la remercier de m'avoir donné l'info, je lui envoie un petit smiley et un petit coeur. 

18h25: Rodrigo est un gland, il n'a pas bloqué son mur. Ce qui me permet de constater qu'effectivement, son statut facebook se présente comme suit: "Almira n'est qu'une salope adipeuse qui pue des pieds et qui est velue du dos". Je lui envoie un mail poli et tout ou je lui dis d'aller se faire poser des implants mammaires sur les omoplates, parce qu'il n'y a que comme ça qu'il pourrait gagner en intérêt. Je lui dis aussi que si je le croise je l'énuclée avec les dents. Il me répond d'aller me faire mettre par un bouc. Je lui réponds que je préférerait avoir les hémorroïdes de ma grand mère en fond d'écran que de devoir passer ne serais-ce qu'une seconde dans la même pièce que lui. Il me répond que c'est celui qui dit qui est.

19h43: Je reçois un texto de Philémone. Elle est limite nervous breakdown. Elle supporte pas l'idée que je la raye de ma vie comme ça pour si peu. Je demande des explications (comprendre je lui envoie trois points d'interrogation par SMS). Elle me renvoie un message tremblotant et misérable: "bé oui, tu fé la gueule, tu répon pa".

20h12: Effectivement, je constate que MSN est allumé, que mon statut est sur "je suis connectée, collée à l'ordi, et si je te réponds pas c'est que tu es mort pour moi, mollusque avarié", et que j'ai 4 messages non lus de Philémone:

15h07 Philémone: Hello!
15h14 Philémone: T là?
18h23 Philémone: Kikoo!!
18h37 Philémone: Maaaaaiiiiiiis euuuuuuuh, pourquoi tu me parles pas? Entre nous c'est plus comme avant! tu m'ignores, tu me snobes, tu me délaisses! Ma vie se vide de son sens, elle ne vaut plus la peine d'être vécue. A quoi bon puisque de toute évidence tu me détestes, que je suis insignifiante à tes yeux. Alors que ton CD de Rihanna , j'allais te le rendre! De toute façon, c'est mieux comme ça. T'es qu'une connasse, tu sais même pas t'habiller, tu vas chez Ed Hardy. Vielle merde. Va crever. Raclure. 

23h47: Philémone a compris que je n'avais aucunement l'intention de l'évincer. Pour lui prouver, j'ai dû lui céder mon pull Ed Hardy. Rodrigo, lui, continue de m'envoyer des menaces de mort. Berdrude, quant à elle, est tout à fait guérie: elle bombarde mon mur facebook de photos d'étrons d'éléphants que je m'empresse d'effacer aussitôt. Pour la calmer, j'ai dû lui transférer un des mails que Rodrigo m'a envoyé. Son nouveau type, la MST, l'a très mal pris, et Bertrude pour rigoler lui a donné mon adresse. Un gorille à l'hygiène génitale douteuse est présentement en train de tambouriner à ma porte en me menaçant de m'enfoncer son majeur dans ma narine droite jusqu'à ce que mort s'en suive. 

Et moi, je suis épuisée. 
Je mangerai bien des sushiens. ouaf.

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vendredi 5 novembre 2010

Typologie des copines #1



Des copines, j'en ai plein. Je suis populaire comme Britney Spears en 1998. Ma vie, c'est un peu le clip de Crazy (oui, j'ai fait des recherches, Baby one more time et Lucky ça n'allait pas). Je suis constamment entourée d'une bande de fille au nombril dénudé qui se tripotent les couettes pour se dire bonjour. La plupart du temps c'est très agréable. Sauf quand elles se disposent en triangle pour faire exactement les mêmes gestes que moi en adoptant des postures qui sentent la braguette. Mais passons, je digresse.

L'avantage d'avoir une horde de poulettes sans cesse collées aux basques, en plus d'avoir toujours quelqu'un à qui réclamer un tampon en cas de besoin, c'est la science. 
Oui, mes copines, je les analyse (une fois, en 2005, j'ai eu un cours de socio, alors c'est dire si je suis bien placée pour étudier mes copines).

La première que j'ai envie d'étudier est toute mignonne. Elle n'oublie jamais de te téléphoner pour ton anniversaire. Elle te donne une grande claque virile dans le dos en te félicitant quand tu rotes. Elle te tient les cheveux sans (trop) rechigner quand tu as abusé de la vodka pomme caramel. Elle te dit toujours que ta frange est très bien coupée, alors que c'est juste pas possible de très bien couper sa frange avec des ciseaux de cuisine surtout quand on a une crise d'éternuements. Elle est toujours d'accord pour te prêter sa jolie robe bleue, et elle râle jamais si tu renverse un litre de coulis de tomate dessus. Elle rigole toujours à tes blagues. Toujours. Et quand elle vient chez toi, elle amène toujours un truc à manger ou à boire. Quand elle est en forme, elle emmène les deux.   

En fait, au début, tu crois que c'est juste la copine idéale. Jusqu'à ce que tu croie un mâle. A peu près n'importe lequel, mais ça marche surtout sur le mâle que tu convoites. A partir du moment ou Bertrude (c'est son nom ma copine) entre dans son champ de vision, tu disparais totalement. Comme si tu t'étais évaporée instantanément. C'est très très très énervant.

Bertrude n'est pas le sosie de Victoria Slivespouetpouet. Elle t'arrive sous l'aisselle. Elle a pas de tétés. Des fois, elle se rase pas les jambes. Un jour même, elle a eu un bouton de fièvre sur la lèvre supérieure gauche, le matin elle a une haleine de poney, et je sais de source sure que Bertrude pète au lit. Bertrude est croquignolette donc, mais on est loin de Megan Fox quand même. Sauf que ça, les garçons, ils s'en foutent. Quand Bertrude arrive, ils en ont plus rien a branler de ton avis très pertinent sur le dernier Tavernier, ils ont la mâchoire qui se décroche et la bave aux lèvres. Va comprendre Charles.

Ça devient rapidement très très énervant. Surtout quand elle va chez ton buraliste préféré acheter son paquet de clopes, et que sans qu'elle ait rien demandé il lui donne un malabar bigout, alors qu'a toi même pas il te répond quand tu lui dit bonjour et qu'il refuse catégoriquement de te faire la monnaie. Surtout quand le garçon que tu convoites la regarde goulûment se curer le nez. Et encore plus quand tu la chope par le col avec la ferme intention de lui filer un bourre-pif, et qu'elle te dit en toute bonne foi que non, vraiment, elle ne voit pas de quoi tu parle, elle n'a jamais essayé de te piquer le mâle que tu convoites et que pour te le prouver elle ajoute qu'elle n'a pas mit de déo. 

Enervant, parce que mon statut de femelle alpha se prend toujours une bonne claque dès qu'elle pointe le bout de son petit nez tout mignon. Mais que je suis incapable de lui en vouloir parce qu'elle est capable de me ramener un paquet d'oursons à la guimauve juste pour me remercier de ne pas l'avoir assommée quand j'ai trouvé les yeux du mâle convoité dans son décolleté (alors qu'elle portait un soutien gorge trop grand auquel il manque une baleine). 




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mardi 2 novembre 2010

teenage nightmare



Au moment de l'adolescence, on sait jamais trop ou on campe. On a des bras trop longs, de l'acné jusque sur les gencives, un sein plus gros que l'autre, de nouveaux poils, des goûts musicaux douteux. On a parfois des doutes sur sa sexualité. Je me rappelle m'être demandé après avoir flashé sur les très gros seins de Salma Hayek si j'étais pas lesbienne. Au moment de l'adolescence, on utilise tout le temps qu'on met à faire péter ses point-noirs à réfléchir à qui on est vraiment: une nympho, un transexuel en puissance, une péripatéticienne en devenir?

J'ai toujours cru que la réponse était claire pour moi: je serais la fille au sex appeal de poêle à frire, aussi forte en drague qu'en calcul de probabilités.

Sauf qu'il y a toujours un léger écart entre l'image que l'on a de soi même et l'image que l'on renvoie aux autres.

Exemple:
Je me vois comme une fille gaie qui aime l'exprimer sur ses vêtements en portant des habits colorés. Je pense que je suis une fille féminine, d'ou ma passion pour les robes, les talons, l'eye-liner et le rouge à lèvre rouge. 
Je pense être une fille classe: je sais que le jour ou je serais enceinte, je ne posterai pas de photos des selles de ma progéniture sur facebook, et je n'ai jamais regardé un seul épisode de secret story ou de plus belle la vie.
Je devrais aller voir un ORL. Je n'ai pas une très bonne audition.
J'ai l'impression d'être une fille marrante, avec un humour universel, qui fait rire tout le monde.
Je crois tenir l'alcool. Je l'évacue très vite en faisant pipi toutes les 3 minutes en moyenne.
Je suis persuadée que ma maladresse est attendrissante. Enfin, j'essaie de m'en convaincre. C'est ça ou je me camisole de force immédiatement. 

En résumé, je m'imagine être une fille sympa, plutôt drôle et originale. J'aimerai bien m'avoir comme copine.   

Alors qu'en vrai, au travers du regard d'autrui:
Souvent, les gens me demandent si je suis au courant que c'est pas encore le carnaval. Certains veulent savoir si je suis daltonienne. D'autres vont vomir. 
Le soir, quand je me maquille un chouilla plus (le soir, il fait noir, je force subtilement le trait de bleu turquoise sur mes yeux, et je raccourcis subrepticement la jupe), on me demande si c'est pas trop difficile le travail la nuit, à cette période de l'année. Souvent, on veut connaître mon opinion sur la question des maisons closes. 
Je sais que si tu tapes Jude Law dans google images, on le voit à poil à la page 5, et que sa nouille a une forme relativement "joufflue" je dirais. Et que j'ai beaucoup de mal à retenir un rot quand il vient. Faut que ça sorte. 
Je parle comme une poissonnière. En terme de décibels, le niveau sonore de ma voix équivaut à un avion au décollage qui copule avec un marteau-piqueur. Et ça n'a rien à voir avec mon audition: l'ORL m'a assuré que j'avais une audition meilleure que la moyenne des gens.
Quand les gens rient à mes blagues, c'est surtout par gène: pour moi, l'humour salace, crade et gras, c'est universel. Plus c'est scatologico-cul, mieux c'est. Et plus y'en a, meilleur c'est; la redondance, y'a que ça de vrai. Si on devait me laver la bouche au savon de marseille à chaque insalubrité que je sors, je devrais machouiller en constamment. Même en dormant.   
Passé deux bières, je sais plus quel est le prénom de ma mère, ni ou j'habite, ou encore que je suis en jupe et en talons trop hauts. Alors je m'assois comme un cow-boy, et je fais profiter mon auditoire d'une vue merveilleuse sur une culotte snoopy que je ne me rappelle même pas avoir achetée. 
Quant à ma maladresse, nombreux sont ceux qui pensent que l'expression "comme un éléphant dans un magasin de porcelaine" a été inventée pour moi.

Mais surtout, surtout...
Mes amis m'appellent Carlos. Pour rendre hommage à ma ressemblance avec un transsexuel brésilien parait-il.
Et ils ont assorti ce délicieux patronyme d'un nom commun: la Carlossade. Je ne suis pas persuadée qu'une définition soit utile pour le moment. 

Sinon, est-ce qu'il existe une sorte de meetic mais pour se trouver de vrais amis? 





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Wish List



On nous bassine avec des mantras comme quoi il faudrait manger 5 fruits et légumes par jour, qu'il faut pratiquer une activité physique, qu'il faut dormir 7 heures par nuits, qu'il faut dire bonjour à la dame et non merci au gros monsieur suintant qui veut te donner un bonbon. Ce qu'on ne nous dit pas c'est qu'il faut aussi faire vivre ses rêves (en fait si, on nous le dit, mais comme ça fait 14ans que j'ai pas vu Bernard et Bianca, j'ai tendance à l'oublier).

Bref, si le truc des légumes et du sport je le respecte pas, l'histoire des rêves, je le cultive. Heureusement pour moi, je le cultive mieux que mon cactus qui ressemble à Alfred Hitchock (mais aujourd'hui). Et pour preuve:

1. Je rêve d'avoir un chat qui parle.
J'ai des amis. Certains sont même relativement intéressants. Cependant, leur gratouiller la nuque alors que je leur raconte comment j'ai royalement foiré mon risotto ou les écouter argumenter en faveur de "qui veut épouser mon fils" alors que je leur lance une baballe qui rebondit me met plutôt mal à l'aise. Et puis si j'avais un chat qui parle, je mettrai des vidéos de lui qui commente l'actualité internationale sur  youtube et je deviendrais une star internationale. Enfin mon chat qui parle deviendra une star internationale et comme je ne connais personne de célèbre je serais fière comme si j'étais propriétaire d'un bar tabac.

2. Je rêve de savoir faire le grand écart facial.
Par extrapolation, je rêve d'être souple. ainsi, je pourrais attacher les lacets sans adopter la posture de la fille bourrée qui fait pipi entre deux voitures un soir de féria. Je pourrais imiter Shakira lors de mes dîners  en ville. Je pourrais me gratter entre les omoplates. Avec les pieds. Je passerai ainsi pour une fille gracieuse et classe. Et quand je glisserai sur des plaques de verglas cet hiver je pourrais faire passer ça pour une figure.

3. Je rêve d'avoir les cheveux longs.
Genre trèèèèèèèès longs. Je rêve d'avoir les cheveux tellement longs que ça me dispense de m'habiller pour aller acheter mon pain. Un peu comme si j'étais la Vénus de Boticcelli, mais sans les seins à l'air. J'ai pas non plus envie d'aller en taule pour attentat à la pudeur. Et comme c'est un rêve, ces cheveux seront évidemment dépourvus de noeuds et de fourches. Du coup Pantène me contactera pour que je devienne son égérie partout dans le monde, et je pourrais enfin couper la chique à mon chat qui parle, parce que ce sac à puce aura pris grave la grosse tête.

4. Je rêve de savoir chanter. Ou jouer d'un instrument.
Dans la vraie vie, lorsque je touche un instrument de musique ou que je commence les vocalises, mon environnement proche se transforme en désert irréversiblement  radioactif ou tout n'est que désolation, mort et tristesse. Même René la Taupe à côté de moi, c'est une berceuse chanté par la Callas une douce après midi de printemps Alors que si je savais chanter ou jouer d'un instrument tout ne serait que paillettes, arc-en-ciels et petit poneys. Puis avec mes cheveux longs et ma souplesse, je serait probablement contactée par Peter Jackson et je pourrais ainsi démarrer une lucrative carrière cinématographique.

Mais surtout:

5. Je rêve d'être capable de dire au moins cinq phrases d'affilée sans faire de blague pourrave et/ou de bourde irréversible et/ou d'allusion aux organes génitaux de mes amis les garçons et/ou me casser la figure / m'agrafer l'auriculaire / faire tomber la pile d'assiettes en porcelaine de limoges /  broyer le pied de mon n+1 . Ai-je vraiment besoin de justifier ce rêve-ci?
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lundi 1 novembre 2010

fermeture pour cause de jour férié



Ce matin, j'ouvre un oeil. Philippe Katerine m'a réveillé. A moins que ce soit le réveil de chéri. Je n'ai absolument aucune idée de l'heure qu'il peut bien être, étant donné que j'ai pas compris si on devait reculer l'heure pour avancer le temps et dormir plus ou si on devait mettre une heure de moins sur son réveil pour qu'il sonne plus tard. Regarder mon portable, ça m'aide pas: il affiche 7h57, mais je suis incapable de me souvenir si oui ou non je l'ai re-réglé, ou s'il fait partie de ses instruments de haute technologie qui se règlent tout seuls sur l'air du temps.

Autant dire qu'aujourd'hui c'est férié et que si j'en avais, j'aurais les couilles à l'envers. Et qu'on pourrait m'appeler tonton. 

Je lance le petit noir. Et c'est quand la cafetière commence à sifflotter-glouglouter que je réalise que j'ai omis de mettre le café dedans. Tout va bien, de toute manière, le café c'est mauvais pour mon coeur. Alors que l'eau chaude, ça stimule le transit. 

C'est en sirotant mon jus et en machouillant une clémentine ramassée par un sans papier nord africain dans une plantation espagnole (comme 75% des fruits et légumes non issus d'une AMAP pour ma défense) que je me décide à planifier mon jour férié histoire de pas totalement gâcher ce jour chômé .

Et voici donc mon emploi du temps du jour:

- aller chercher mes pantoufles, parce que j'ai froid aux orteils 
- me rendre compte que je n'ai plus de sacs poubelle, ni de produits pour les sols, ni de dentifrice, ni de linguini (et c'est mes pâtes préférées).
- me dire que de toute façon, carrefour market, c'est fermé
- rattacher la ceinture de mon peignoir en pilou
- me dire que je mangerai bien une salade de poireaux-vinaigrette, et visualiser mentalement toutes les étapes de la fabrication de ce met délicat, en commençant par "pine d'âne, qu'est ce que j'ai bien pu faire de ce satané cuiseur vapeur"
- me rendre compte qu'il est rangé en haut d'un placard, et qu'il me faudrait une chaise pour aller le chercher
- me dire que de toute manière, il me reste des macaronis (qui ne sont pas mes pâtes préférées)
- regarder le téléachat sur RTL9.
- réaliser à quel point c'est quand même fichtrement bien foutu (outre le doublage digne de l'actor's studio), les produits alternant judicieusement entre un truc qui te rend gros et donc moche (du robot qui te transforme un bout de lard en strudel aux pommes à la poëlle à frire à manche amovible) et un truc qui te rend mince beau et désirable (des pilules qui te fond perdre 32kg rien qu'en léchant l'emballage, au caleçon de sudation en albal, en passant par l'abdo 3000, fine adaptation d'un ustensile utilisé par la waffen ss pour faire avouer les communistes)
- avoir faim. 
- commencer à manger les macaronis
- réaliser que cuit, c'est mieux
- faire une sieste digestive: faut les assimiler, les 120g de pâtes crues
- ne pas me laver les dents, je n'ai toujours pas de dentifrice
- ce décider à aller en chercher: en soufflant sur ma fougère, elle s'est instantanément flétrie
- mettre mon manteau pardessus mon peignoir
- tomber sur mon boss ainsi fagotée, l'haleine fringuante et le cheveux graisseux et avoir envie de mourir
- acheter une boite d'oreo cookie, une boite d'anchois marinés et des cotons-tiges
- garder mon haleine fétide
- manger alternativement un gâteau et un anchois
- vomir
- finir la journée devant cold case, confortablement emmitouflée dans ma crasse.

Mon eau chaude a refroidi. Ma clémentine n'a plus de goût. Mais mon programme est fin prêt. Je m'y met de suite. 

Joyeux jour férié! 

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