mardi 8 mars 2011

mardi gras

Dans l'inconscient collectif, les filles sont une chose formidable.Et le 8 mars, il est important de le rappeler. 

c'est bien connu, un coup de plumeau et hop! les pores de la fille se resserrent!

Les filles, c'est doux, parce que ça se fait des gommages avant de s'oindre d'onguents divers et variés. Et aussi parce que sa pleure sa mère régulièrement en prenant des postures plus qu'acrobatiques en chantant l’hymne national togolais pour se donner de la contenance afin de pouvoir s'épiler derrière les genoux à la cire, entre les yeux à la pince à épiler et sous les bras à l'épilateur électrique.

Les filles ça sent bon, parce que ça se fait des gommages au beurre de karité et aux noyaux d'abricots avant de s'oindre d'onguents divers et variés qui sentent bon comme de la pizza quatre fromage à l'approche de la pause déjeuner.

Les filles ça a des cheveux doux comme de plumes de caneton parce que ça dépense le PIB du Bangladesh en shampooings, après shampooings, masques capillaires, soins, séances chez le coiffeur ou la fille se retrouve agrémentée de morceaux de papier aluminium, d'un casque composé de la moitié supérieure de R2D2, d'une blouse rose PQ exposée dans la vitrine d'un salon situé dans une zone piétonne extrêmement passante (d'ailleurs si quelqu'un ici peut m'expliquer pourquoi diantre les salons de coiffure sont systématiquement équipés de vitrine qui permettent à absolument tout le monde de constater que effectivement, la pose des bigoudis n'est pas quelque chose de glamour, je suis preneuse).

Les filles c'est plutôt agréable à regarder, surtout quand elles viennent de passer plusieurs heures à empiler les couches de fond de teint, de mascara et de rouge à lèvres. D'autant qu'on ne le dit pas assez, mais se ravaler la façade comporte pour la fille pléthore de risques pour sa vie, du coup de goupillon de mascara planté de bon coeur dans l'oeil à l'empoisonnement par ingestion massive de gloss framboise. Et n'oublions pas le sacro saint vidage de dressing ponctué de "oh purée mais j'ai rien à me mettre" revenant avec une régularité de métronome au fur et à mesure que le tas de jupes, blouses, chemisiers, robes, jeans, shorts, pantalons, pulls, tuniques se rapproche du plafond. 

Les filles ça a une voix douce et un rire comme une cascade de pipi de licorne dans du cristal. Les filles, ça utilise sa voix pour dire que Jude Law il est beau, que le racisme, c'est vraiment trop nul, que Nathalie Portman elle danse bien, que "ouh là là, après deux Monaco, je suis un peu pompette moi, hi hi hi", et "chéri, un tajine au fruits secs pour ce soir, ça te dit? Ah et au fait, j'ai repassé toutes tes chemises et classé tes chaussettes par couleur, tu veux que je te montre mes seins?".

Certes, cette vision des filles est probablement sortie de l'esprit d'un routier, tombé inconscient dans son propre vomi après une bonne grosse biture à la bière frelatée dans une maison close à la frontière espagnole, mais le propos n'est pas là.

Le propos c'est que demain, c'est la journée de la femme, aussi vrai que le 19 novembre sera la Journée mondiale contre les Broncho-Pneumopathies Chroniques Obstructives, et qu'à se titre, ils est important de rétablir quelques vérités souvent occultées, notamment par les routiers accro aux filles de joie.

Primo, les filles ça pète et sa fait caca. Et pas vraiment des paillettes. Et quand elles font des régimes à base de céréales complètes et de protéines à foison, autant te dire que ça sent pas le mimosa. C'est ce qui me fait penser que Monsieur Dukan est célibataire et extrêmement misanthrope.

Deuxio, ce qui sort de la bouche d'une fille n'est pas que nectar et ambroisie. Les filles sont proportionnellement autant pourries de l'intérieur qu'elles sont douces et mignonnes de l'extérieur. Une fille, ça peut analyser la consistance de ses selles en buvant du thé vert et en grignottant des financiers. Une fille, ça débriefe la pose de son stérilet à ses copines. Et une fille, ça peut appeler une une chatte une chatte quand le besoin s'en fait ressentir. Une fille ça peut dire "d'habitude j'avale pas, mais il parait que c'est plein de protéines et puis bon, bah avec mon régime Dukan (encore lui), je me dis qu'il faut pas cracher sur une portion supplémentaire". 

Tertio, les filles, c'est pas si compliqué. Ça utilise juste des tournures de phrases capilotractées parce que ça aime relever des défis. Comme par exemple faire comprendre à l'homme qu'on a très envie qu'il nous emmène manger dehors sans prononcer le mot "restaurant" ni le verbe "sortir" ni faire la moindre allusion à la nourriture ou au fait que le frigo ne contienne plus qu'un bout de beurre rance et un flamby périmé. Certes, il s’agit toujours de défis un peu compliqués à relever. Mais c'est pour tester l'intelligence de l'homme... qui lui est en revanche un sacré bon gros flemmard qui persiste à ne vouloir comprendre que le premier degré. 

Quatrio, les filles c'est prévenant. C'est pour ça que ça se ballade constamment avec un sac pesant l'équivalent de trois ou quatre parpaings. En cas d'attaque soudaine de zombies, la fille pourra toujours se défendre en les attaquant avec du déodorant s'ils sont hostiles ou les rendre plus agréables à regarder avec un soupçon de blush s'il s'avère qu'ils ont des intentions amicales. En cas de famine fulgurante, la fille pourra se rabattre sur son paquet de granola et ses hollywood au réglisse. En cas d'invasion chinoise fulgurante, la fille sera parée avec son dictionnaire franco-mandarin. Quand à sa trousse de toilette contenant au moins deux culottes propres, c'est au cas où elle se retrouverait à la porte de chez elle après avoir oublié ses clefs à l'intérieur. Et je ne parlerai ni du parapluie, ni des lunettes de soleil, ni de l'emballage du pain au chocolat qu'elle s'est acheté il y a dix jours et qu'elle n'a pas encore eu le temps de jeter, ni des flyers de la soirée du siècle se passant à 658 km de chez elle un jour ou elle n'est de toute façon pas disponible (elle doit se faire épiler les sourcils, si si c'est vrai le rendez-est noté sur un post it qu'elle a rangé au fond de son sac à mains, attendez deux seconde que je remette la main dessus).

Cinquio, les filles, c'est pas fragile. C'est un genre qu'elles se donnent. Faut pas être fragile pour réussir à courir le premier jour de ses règles (aka douleurs lancinantes telles autant coups de poignards rouillés dans le bas ventre, et angoisse perpétuelle de la fuite sanguinolente) armée d'un sac à mains pesant approximativement la moitié de son poids, d'un autre sac contenant plusieurs kilos de graines germées et de steaks de soja (on a dit qu'il était vide le frigo), en étant vêtue d'une robe qui remonte sous les bras à chaque fois que ses jambes forment un angle supérieur à 38° et chaussée de talons de 14 centimètres. Ça te pose un homme ce genre d'épreuve. 

Sixio, je suis une fille (jusqu'à preuve du contraire), et la simple idée qu'on puisse fêter la journée de la femme au même titre que royal canin a instauré la journée du chat à grand renfort d'opérations autant commerciales que misogynes me donne envie de me laisser pousser la moustache (puisqu'il me fallait bien une raison) 



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2 commentaires:

  1. On aura droit à la photo de toi avec la moustache ??

    Super ton article ^^

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  2. t'en as mis une tartine avec des passages me faisant penser à Florence Foresti mais c'est drôle et trés réussi ! Bravo!!

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