dimanche 29 juillet 2012

Adieu Mark.

Je viens de supprimer mon compte facebook. Définitivement.

J'ai dégagé mon compte comme on enlève une bande de cire sur une aine poilue. A un moment ou même moi je ne m'y attendais pas, pour ne pas avoir le temps d'hésiter. Et quand facebook m'a dit que la suppression de mon compte serait définitive, j'ai ri en pensant à toutes les données me concernant qu'ils avaient encore en stock, puis j'ai validé sans le moindre état d'âme.

Comme tout le monde, ça fait un moment que je me dis qu'il faut que j'arrête. Mais je n'ai jamais sauté le pas. J'avais toujours une bonne excuse. Facebook, c'est pour mon blog. Facebook, c'est le seul lien de contact que j'ai avec certaines personnes.

Bullshit.

Je n'ai jamais été capable d'invoquer d'autres "bonnes" raisons de rester sur facebook. Et en plus de ça, aucune d'entre elles n'est vraie. Si je regarde les statistiques de mon blog, non seulement elles sont loin d'être affolantes, mais en plus de ça, seule une infime partie de mes visites vient de facebook. Quant à la question du contact. Il y a certes des gens avec qui facebook est mon seul point de contact. Mais est ce que je communique avec eux? Non, jamais.

Alors pourquoi être restée sur facebook aussi longtemps? Pour de mauvaises raisons. Uniquement des mauvaises.

En premier pour tromper mon ennui. Dès que mon esprit se met à divaguer une seconde, je vais sur facebook, regarder les actualités de mes "amis". La plupart du temps, je n'y apprend rien, je ne découvre rien. Mais c'est plus fort que moi, dès que mon esprit se décolle c'est sur facebook que je le retrouve, à regarder défiler d'un oeil de poisson mort des actualités toutes plus insignifiantes les unes que les autres.

J'y vais aussi pour me mettre en scène. Des liens soigneusement sélectionnés, des photos tirées sur le volet, des commentaires et des "j'aime" soigneusement distillés, des statuts exagérément travaillés. Sur facebook, je veux être cette fille parfaite, cultivée, intelligente, drôle et jolie à qui il arrive tant de choses incroyables. Qu'importe si dans la vraie vie j'ai un QI de moule, que Cauchemar en cuisine me passionne, que je me bidonne au son de mes flatulences ou si j'ai un double menton, un oeil qui dit merde à l'autre, et que l'événement le plus remarquable de ma journée c'est cette piqûre d'araignée sur la fesse. Sur facebook, je me la joue. Je donne libre cours à mes pulsions narcissiques. Soyons honnêtes, je me touche.

Non contente de me tripoter en poussant des petits cris de plaisir, j'en rajoute avec une petite dose de sadisme. Facebook, c'est mon Confessions Intimes à moi. Quel bonheur de pouvoir m'affliger des statuts de untel qui confond son mur facebook et son rendez vous avec son proctologue! Quelle joie d'être scandalisée par unetelle qui raconte les détails les plus sordides de sa rupture amoureuse! Quel plaisir d'être horrifiée par trucmuche qui publie au vu et au su de tous des vidéos de ses enfants nus! Je suis la première à critiquer ceux qui se gargarisent de ses realityshows, mais ce qu'ils cherchent en regardant ces émissions putassières et de mauvais goût, je le trouve sur facebook. Ca me rassure, de voir que vous êtes (selon des critères que je me suis arbitrairement fixés afin qu'ils m'arrangent) pires que moi.

Facebook, c'est une sale petite habitude, qui me renvoie forcément au pire de ce que je peux être. Une réac moralisatrice et prétentieuse, toujours prompte à porter des jugements, mais incapable de se remettre en question. Une sale petite habitude que j'adore, comme on adore gratter un bouton de moustique jusqu'à avoir des morceaux de peau sous les ongles et du sang plein les doigts. Alors forcément, il arrive que ça se retourne contre moi. Le commentaire de trop, la mauvaise personne à blacklister, le statut mal interprêté. Je ne compte pas le nombre de facebookgate aux conséquences parfois très dures qui ont jalonné ma vie depuis 2007. Pourtant, rien jusqu'à aujourd'hui ne m'a conduit à l'irréparable. Fermer définitivement mon compte, et dire adios aux notifications.

Alors pourquoi aujourd'hui?

Aujourd'hui, ça a été la goûte d'eau qui a fait déborder la piscine olympique. Le commentaire de trop. Celui qui a outrepassé les limites de ma vie privée et de la décence. Quelqu'un que je connais "en vrai" s'est permis de porter un jugement sur ma vie intime, qui ne regarde que moi et ceux que j'estime être directement concernés a un endroit qui ne s'y prêtait pas. Dans ce commentaire, il ne parlait pas que de moi. ça m'a mis dans une rage folle. Pour qui est ce que tu te prends pour te permettre de faire ce genre de commentaire? Ou est ce que tu te crois pour parler ainsi de mon intimité? Qui tu es pour te permettre de juger la manière dont j'organise ma vie? De quel droit est ce que tu me donnes des leçons de morale?   Je n'ai vu ce commentaire que quelques heures après qu'il ait été posté.

Au début, j'ai répondu, pour voir comment il réagirait. Puis, quelques secondes après, j'ai supprimé le post. Et là j'ai réfléchi, et j'ai compris. Ce commentaire désobligeant, je l'ai cherché. En me mettant en scène, en étalant un pan de ma vie tout en ayant la prétention de croire que je pourrais cloisonner. C'est impossible. Si on peut maîtriser l'image qu'on veut donner, on ne maîtrise pas celle qu'on a de nous.

Je sais que se sera dur. Le sevrage me demandera un peu de temps. Il va falloir que j'oublie ces sales petits réflexes. Mais cette fois, j'en suis sûre. Je ne reviendrais pas.

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13 commentaires:

  1. dire qu'à la base c'était justement fait pour garder le contact privé et les échanges sur la vie privée avec des amis privés de la vie privée dont on est privés par une distance trop grande...

    et puis les gens ont voulu en faire une vitrine, une image. c'est la rue de rivoli des humains. han c'est moche. ho c'est beau. han lala c'est con.
    ça fait son petit shopping, ça va? pour qui ça se prend? ça se met en vitrine et ça se prend en même temps pour le seul humain du coin à avoir des droits de traiter les autres en objets?
    pfff
    rien ne me fait autant rire que ces statuts ces liens et ces photos sélectionnés.
    vous ne voyez donc pas que vous êtes tous les mêmes au final? que ça ne donne aucune envie de communiquer avec vous justement? pour dire quoi? faire la guéguerre de qui aura l'égo le mieux passé à la brosse à reluire? branlez vous tous seuls, ho.

    on se fout de ma gueule parce que je m'en fous je balance n'imp là dessus, si j'ai envie de cul je fous un statut qui dit "j'ai envie de cul", je m'en branle et je pousse le vice à le foutre en public, même...mais oui mes lapinous je suis une vieille pute qu'a des envies, oui, mais moi j'assume ce que je suis, c'est tout, je ne donne pas d'image, je suis cette connasse là totalement toute entière, et je m'en branle que ça plaise peu ou beaucoup. totalement.

    je garde cette chose pour quelques rares.
    et dans le total de mes "amis" il n'y a que ceux là.
    il y en a un qui a besoin de moi tout le temps. il cause il cause, je réponds je réponds. ça fait beaucoup rire certains. riez. pendant ce temps là nous on échange.
    je parle au rare. et à un autre mais toujours en privé. il a du mal encore. il commence à comprendre ce que j'essaie de faire.
    et les autres, bin ils se taisent et ils publient des statuts bof. y'en a une encore un peu sincère. l'autre jour elle a publié la mort de son chat et sa peine. je soutiens sas souci dans ces cas là. là on est dans l'usage normal. je vais pas bien j'ai une merde mes potes sont loin au secours les potes merci fessecroute.
    les deux restants, que dalle.
    de la vitrine. je parle pas ni aux vitrines ni aux objets. désolée.

    ce n'est pas facebook que tu essaies de quitter.
    c'est la fausse image que tu veux donner de toi-même et que tu essaies de te forcer à devenir...qui n'attire pas du tout parce qu'elle se fonde sur l'écrasage des autres et qui ne te met pas autant en valeur que ta vérité.

    Si tu arrives à te retrouver toi et à t'aimer assez pour oser vouloir qu'on t'aime en l'état, alors tu...réouvriras un facebook, probablement.

    je t'embrasse. publiquement. sur la verrue. et merdokon.

    :)

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    1. T'as pas tort pour la question de l'image ma biche. Mais pour ce qui est de réouvrir un compte... je ne crois pas, non. T'imagines, c'est comme si j'essayais d'arrêter de fumer, et une fois bien sevrée je me dis " allez, zou, j'men grille une petite"...

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    2. il te reste le compte perso, va.
      :)
      ce n'est que la partie visible de l'iceberg que tu attaques...c'est déjà dur mais ça va bien se passer.

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    3. le compte perso aussi est fermé (depuis bien longtemps en plus). Non, non, je crois que vraiment, je veux me sevrer!

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    4. moi je m'en fous j'ai pas de vie.
      mais ce que je constate c'est que communiquer hors facebook devient un challenge...
      bon courage, ma foi.

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  2. Te lire -surtout quand tu es énervée- est toujours un très grand plaisir !!!
    Au plaisir de ta prochaine "bande de cire"...

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    1. et en plus, j'ai même pas mes ragnagnas :)

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    2. wouai

      et là, tu fais quoi de mieux ou d'autre sur ce blog ?
      hein ?

      là où j'ai hurlé de rire, c'est à l'indignation quant au concept de l'intimité... regarde moi comme je suis belle mais surtout me touche pas hein... reste aveugle sourd et muet...

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    3. c'est sûr que toi, question intimité tu t'y connais, étant donné que tu reste anonyme. Hurlons de rire ensemble, tu veux bien?

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  3. Je ne suis pas encore prete, en plus comme mes amis habite en France et en Belgique, je me sens plus proche d'eux.

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  4. Je devrais suivre cet exemple également, on passe tellement de temps à papillonner sans intérêt sur ce réseau social...
    La "peur" de rater un événement / une soirée est une excuse pour rester présent pour le moment...

    Bonne semaine !
    Gael

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  5. \o/ dans mes bras !
    Personnellement, ça doit faire un peu plus d'un an que je l'ai fermé et ça ne me manque pas du tout, même si parfois je me demande ce que deviennent certaines personnes. Je me dis que si je ne les contacte en dehors de Facebook (et réciproquement), c'est qu'on ne se manque pas tant que ça.

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  6. Je n'ai jamais eu de compte ... peur de devenir accro et de passer le jour et la nuit dessus à vérifier les actualités... A 21 ans, étudiante, quand je dis que je n'ai pas facebook il faut toujours que je m'explique sur les raisons.. Et quand je trouve untel mignon mes amies me renvoient à facebook pour l'aborder... pareil quand je veux récupérer des photos d'une soirée par exemple j'ai droit à des "inscris toi et tu pourras les avoir nananére". (enfin tous ça pour dire que tu me confortes dans l'idée de ne pas ouvrir de fucking compte)

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